mercredi 20 avril 2011

Le Jardin de Martine, mon potager bio à Bruxelles!

L'idée me trottait en tête depuis déjà un petit moment. Habitant en ville, comment cultiver mes aromates, salades, herbes médicinales ou autres curiosités de la nature? La réponse je l'ai trouvé grâce à ma belle-mère, Martine, qui dispose d'un grand jardin urbain dont les 2/3 étaient en friche, abandonnés depuis quelques années au bon vouloir de dame-nature. Je lui proposais donc, dès la fin 2008, de m'en occuper pour développer un projet de jardin-potager écologique.

Le challenge était à la hauteur de mes ambitions et un gros travail de défrichage a d'abord été effectué pour libérer de l'espace au sol et apporter plus de lumière. Ensuite, grâce aux conseils de Bruxelles Environnement et sa brochure "Un jardin naturel et convivial : 100 conseils pour respecter l’environnement et favoriser la biodiversité.", j'ai commencé
par:
  • acquérir le matériel indispensable du jardinier à savoir des gants, une pelle, une fourche-bêche, un sécateur, un broyeur, etc.;
  • dessiner les plans du jardin pour permettre l'installation de divers  espaces utiles et nécessaire au développement de la biodiversité au  jardin;
  • installer un tas de pierres pour favoriser les caches et abris à insectes, musaraignes ou tout autre auxiliaire utile du jardinier;
  • installer un tas de bois, avec les grosses branches qui ne passent pas à la broyeuse et qui ne se compostent pas, pour favoriser la biodiversité essentiellement des insectes nichant, se reproduisant ou se nourrissant à partir de bois;
  • installer deux bacs à compost, l'un mûr et l'autre en phase de remplissage avec les déchets verts de mon jardin, mais aussi ceux du voisin...;
  • aménager un espace pour une prairie fleurie qui devra attirer les insectes pollinisateurs (abeilles, mouches, papillons, etc.) chargés de féconder mes fruits et légumes;





Printemps 2009, mes début de jardinier!

potagers en carré
Nous étions alors au printemps 2009 et je décidais de commencer mon expérience de maraîcher par deux potagers en carré et quelques bacs à aromates à disposer près de la cuisine. A ce moment là, j'avais reçu à noël le "Guide Truffaut du potager Bio" et me lançais avec beaucoup d'enthousiasme et peu de connaissances sur le sujet. J'ai donc fait mes premières erreurs en creusant la terre et labourant le plus profondément possible (~30cm), pensant aérer le tout après des années de non-labour...

Automne 2009, je m'initie au dressage des vers de fumier.

bourraches en prairie fleurie
Après une première récolte de tomates, courgettes et autres salades, cette expérience m'a donné envie d'aller plus loin. En hiver, je mettais en veille le potager et le jardin, pensant que rien ne pouvait pousser à cette période, pour me former au vermicompostage. En effet, dans le cadre de la semaine européenne de réduction des déchets (novembre 2009), j'ai pensé que ce serait une initiative ludique et intéressante à mettre en place dans un tiroir de la cuisine. Et effectivement, aujourd'hui encore je composte mes biodéchets dans ma vermicompostière grâce à mon armée de petits vers (eisenia foetida).

Printemps 2010, appelez-moi Maître, Maître-Composteur de Bruxelles!


En 2010, j'ai été retenu pour participer à la formation des Maîtres-Composteurs bruxellois, délivrée par le comité Jean Pain en partenariat avec Bruxelles-Environnement et Inter-Environnement Bruxelles (IEB). J'ai alors appris l'ensemble des techniques existantes ainsi que les mécanismes bio-chimiques qui régissent le compostage. Cela m'a alors permis d'améliorer mes techniques de compostage de jardin pour pouvoir disposer d'un compost de qualité dans un temps assez réduit (6 à 8 mois pour obtenir un bon compost mûr).
bande de potager
Au jardin, j'en ai profité pour augmenter les surfaces cultivées en aménageant deux bandes de 1,20m de large sur 3,50m de longueur. La distance de 1,20m, utilisée dans les potagers en carré, permet d'atteindre facilement les légumes du milieu depuis le bord sans devoir marcher sur les plantations. cette année, j'ai aussi appris l’existence de la petite pépinière écologique ecoflora située à Halle. J'y ai acheté mes plantules de courgette, tomate, cresson terrestre, carvi, fraises des bois, sariette, hysope, sauge, thym et autres aromates et plantes sauvages. Pour ceux que cela intéresse, ils vendent des plants d'ail des ours ou de stevia, une plante de substitution du sucre. 




Automne 2010, premier épandage du compost

terrasse d'agrément
En fin d'automne, après la cueillette des framboises, salades ou autres tomates, alors que le potager se vidait avec l'arrivée de l'hiver, je décidais d’épandre mon premier compost mûr sur 3-4cm d'épaisseur un peu partout dans le potager. Ce compost, composé de nombreux petits branchages, n'a pas été tamisé et s'apparente finalement assez à une couverture de Bois Raméal Fragmenté (B.R.F.). Je vous encourage à vous informer un peu plus sur cette technique de couverture du sol, qui outre l'avantage de ne pas laisser le sol nu, favoriserait le développement de champignons qui ont la caractéristique de posséder une très grande capacité de rétention d'eau. La corvée d'arrosage peut ainsi être totalement supprimée ou du moins allégée, avec en prime une qualité gustative accrue des productions.
vue d'ensemble du jardin

Printemps 2011, explosion de la biodiversité!

En ce début d'année extraordinairement ensoleillé et chaud à Bruxelles, je me suis rapidement attelé aux premiers travaux du jardin. Cette année, j'ai décidé de suivre les cours de jardinage écologique délivrés gratuitement par le début des Haricots tous les seconds dimanche du mois. Cette formation à la  permaculture, l'agroécologie et l'agroforesterie, basée sur le cours de Gilbert Cardon, fondateurs des «Fraternités Ouvrières» et artisans de cette «agriculture du non agir» (pas de pesticides, d’insecticides, de fongicides, notamment), où le but est de créer un environnement auto-suffisant et stable qui n’utilise que ses propres ressources pour se reproduire, m'a amené à considérer différemment le rôle du jardinier et la fonction de chaque acteur, animal et végétal du jardin.


hôtel à insecte
J'ai ainsi pu observer mes premiers carabes, précieux auxiliaires prédateurs de limaces et escargots en milieu urbain. Car dans ma lutte acharnée contre les gastéropodes, il est vrai qu'en Belgique un peu d'aide n'est pas de refus! Outre la microfaune que je ne saurais pas décrire ici, j'ai aussi aperçu des larves de différents insectes, quelques milliards de cloportes, des millions de limaces, quelques chenilles, des mouches, guêpes, abeilles, bourdons, moustiques (j'ai laissé une masse d'eau à leur disposition ;-), araignées, pucerons, punaises, perces-oreilles, et ce sans compter l'avifaune! A propos des oiseaux justement, j'ai déjà pu observer des pies, des merles, des mésanges, des corneilles, des pigeons, des pigeons-ramier, des moineaux, rouge-gorges, et même des perruches à collier ou des geai des chênes.

Comme vous pouvez le constater je m'amuse beaucoup et initie mon fils aux plaisirs du jardinage. Pour l'instant il est passionné par son arrosoir et par les petits insectes qu'il peut prendre en main. Vivement les beaux jours qui nous amèneront leur lot de légumes et fruits à déguster!



L'achat des semences, un choix responsable!


association Kokopelli
Je dois vous dire un mot sur le choix des semences qui vous permet, ou non, de promouvoir la biodiversité des variétés et la libre circulation et reproduction de celles-ci. En effet, il faut savoir qu'acheter des semences de type F1 hybride vous permet certes d'avoir une productivité importante la première année, néanmoins, lors de la seconde année (F2) vous aurez au mieux une perte importante de production, au pire une stérilité des nouvelles graines. Pour ma part, j'ai choisi de faire confiance à des petits producteurs de semences, KOKOPELLI et SEMAILLE, qui se battent chaque jour pour conserver le patrimoine génétique de variétés oubliées et éviter que nos potagers ne ressemblent bientôt à un grand désert uniforme dans la main des grands semenciers.


Quelques réalisations en réflexion..

Spirale à aromates à la Ferme Nos Pilifs
Il me manque encore un plan d'eau ou un espace aquatique (bassin) pour permettre le développement d'une nouvelle faune, notamment celle des insectes à larves aquatiques. J’espère que les moustiques ne pulluleront pas  et que leur population sera vite jugulée par leurs prédateurs naturels. En fait, je voudrais pouvoir observer des libellules ou autres demoiselles... Mon jardin étant en intérieur d'îlot, j'ai peu de chance de voir apparaître des batraciens, bien que j'ai dernièrement vu un reportage qui mettait en exergue la capacité des milieux de se coloniser en batraciens ou poissons, notamment par la fréquentation des oiseaux qui les transportent sur leurs plumes ou pattes... on peut toujours rêver!

J'aimerais aussi pouvoir développer une spirale à aromates, emblème des jardins inspirés de la permaculture. Je dispose déjà des briques, issues d'un mur effondré, il me reste à déterminer l'emplacement idéal sachant que le jardin n'est pas si grand!



Pour partager des idées, des expériences, je participe à:

// Natagora - Réseau Nature

// Topino - plateforme de commande de fruits, légumes et produits du terroir. Un espace intuitif et très ludique pour tous ceux qui souhaitent acheter des produits frais directement auprès d'un producteur. Il faudrait que le site prenne de l'ampleur.






Pour plus d'informations:
// Et si on cultivait « en collaboration » avec la nature ?
// le début des Haricots - une association ayant pour but la protection de l'environnement à Bruxelles
// Construire un hôtel à insectes - Terre Vivante
// Fiche technique - spirale d'herbes aromatiques - www.Onpeutlefaire.com
// Installer un bassin dans son jardin - www.gerbeaud.com
// Conférence de Claude Bourguignon, Ir agronome et fondateur du LAMS (Laboratoire d'Analyse Microbiologique des Sols) - A regarder rapidement, car la vidéo doit être supprimée le 29 avril 2011! Essentiel pour tous les jardiners ou agriculteurs souhaitant disposer de plus d'informations sur les alternatives aux biocides (engrais et pesticides).



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