samedi 13 février 2016

A vélo pour la COP21 : Bruxelles-Paris (24-27 novembre 2015)


Toujours dans l'idée de faire ma part du colibri en agissant au niveau local tout en pensant global, j'ai souhaité participer à cette COP21 de manière concrète, et ce pour essayer d'être un peu plus acteur de mon avenir et celui de la planète. Le projet "Peloton pour la planète", organisé par le collectif "Climate express", m'offrait ainsi la possibilité de vivre cette aventure de l'intérieur. L'enjeu était simple : montrer à l'ensemble de la classe politique que les attentes des citoyens en matière d'environnement et de qualité de vie sont désormais incontournables et que dans ce monde globalisé, il est de notre responsabilité de vivre plus simplement pour que d'autre puissent simplement vivre...


Fin novembre 2015 s’est déroulée à Paris la COP21. Cette Conférence des Parties, qui s’organise chaque année depuis 1995, regroupe l’ensemble des chefs d’états du monde qui décident alors de l’avenir du climat de la planète à travers la mise à jour de la « convention-cadre des nations unis pour le climat ». En 1997, suite à la COP de Kyoto, certains pays développés et historiquement responsables des émissions (GES), se sont engagés à réduire d’ici 2012 leurs émissions de Gaz à Effet de Serres (GES) de 5% par rapport à 1990. Mais ce n’est qu’un début. Car il faudrait que ceux-ci limitent leurs émissions d’au moins 75% d’ici 2050 pour limiter la hausse des températures à 2°C. en 2009 la COP de Copenhague a tenté de trouver une solution pour prolonger ces engagements. Sans succès. Au vu des derniers rapports alarmistes du GIEC sur l’évolution du climat, la COP de Paris apparait donc un peu comme la COP de la dernière chance.





C’est donc préoccupé par l’avenir de mes enfants et motivé par l’envie d’être un peu plus acteur des choix posés par nos dirigeants politiques que j’ai souhaité m’engager personnellement en me rendant à Paris… en vélo ! C’est donc à la fois la dimension humaine – vivre une aventure forte ayant du sens avec une communauté de personnes étrangères mais partageant les mêmes convictions - et la dimension sportive – pédaler de Bruxelles à Paris, quel défi ! – qui m’ont décidé et motivé à me lancer dans cette entreprise :
Bruxelles > Mons > Guise > Soisson > Paris

Pourtant, quelques jours avant notre départ prévu le 24 novembre 2015 survenaient les attentats terroristes en France. Terrassé par la barbarie de cet évènement, l’ensemble du collectif « Climate Express », qui avait initialement pour objectif d’amener 10.000 belges en France, a été contraint à annuler les centaines de bus et de trains affrétés pour l’occasion et ne conserver que le projet de « Peloton pour la planète ». Ainsi, bravant les difficultés liées au niveau 4 d’alerte en Belgique et à « l’état d’urgence » décrété en France, nous étions plus de 450 cyclistes à partir de Halle, sous une pluie battante et par un froid glacial, pour nous rendre à Paris.

Je profite d'ailleurs de cette tribune pour dénoncer publiquement le rôle et la responsabilité des autorités françaises qui ont simplement mis entre parenthèse certains droits fondamentaux (se réunir, s'exprimer, penser différmment, etc.) que je pensais jusqu'ici intouchables en France, et ce sous le prétexte fallacieu de l'état d'urgence. En effet, ayant participé à un mouvement citoyen, j'ai eu l'occasion de percevoir les pressions exercées par les autorités pour décourager notre initiative: menaces d'annulation, pressions sur les communes devant nous accueillir, annulations de réservations du gymnase de Soisson (nous étions entrés en île de France) au dernier moment, menace d'arrestation de tout groupe (plus de 2 personnes) se déplaçant en île de France et à Paris, et je ne parle pas ici du traitement réservé à ceux qui sont allés manifester le dimanche précédent la COP21. Je vous propose une petite vidéo de #Osonscauser pour décrypter les enjeux de cette mesure qui vient tout juste d'être prolongée pour encore 3 mois...




Malgré toutes ces difficultés, cette expérience était très agréable et passionnante. Pouvoir pédaler toute la journée en discutant avec des personnes différentes, en échangeant sur nos envies, nos passions mais aussi de la pluie et du beau temps, pour ensuite nous retrouver chaque soir dans un gymnase communal, autour d’un bon repas de cantine. Le groupe était constitué à 80% de flamand, mais la langue n’a jamais été un obstacle à la communication. Nous avons finalement rejoint Paris et je retiendrais de ce voyage des rencontres, des images, des odeurs (surtout le soir au gymnase), et le sentiment que « seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin ». Merci d'ailleurs à toute l'équipe d'organisation, et plus généralement à tous ces bénévols qui se mobilisent toute l'année sur leur temps libre pour faire évoluer les choses. C'est grâce à ces petites mains, que nous réinventons chaque jour notre monde.

Je vous propose une autre manière plus légère et humoristique de vous mobiliser pour marquer les esprits. C'était à Bruxelles lors des #climatesgames avec l'EZLN (Ensemble Zoologique de Libération de la Nature) sur le solgan, "Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend!" ;-)





La COP21 a finalement donné lieu à un accord assez ambitieux, plein de promesses et de possibles. Il nous appartient désormais de faire en sorte que celui-ci soit appliqué. Rendez-vous est pris l’année prochaine pour le Maroc ? #onlacherien ;-)

Quelques photos du voyage:








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